A l’époque, les éleveurs se partageaient entre partisans du cheval demi-sang et défenseurs du cheval du pays, celui des Franches-Montagnes. L’armée accordait ses préférences au premier, de sorte que le cheval indigène connaissait une réelle mévente. Il importait donc de montrer toute la valeur du cheval des Franches-Montagnes. De plus, les autorités cantonales avaient manifesté la volonté de mettre de l’ordre dans l’élevage chevalin du pays, perturbé par des importations et des croisements en tous genres. L’apparition des premiers registres de l’espèce chevaline avait favorisé l’organisation de concours chevalins dans chaque district.
Le premier Marché-Concours (28-29-30 août 1897), ressembla davantage à une exposition agricole qu’à la fête que l’on connaît aujourd’hui. Sous la présidence du préfet, il était avant tout destiné à mettre en valeur l’élevage du pays, les chevaux se mêlant aux bovins et au menu bétail.
Le résultat financier de ce marché ayant été quasiment nul, on décida d’attendre deux ans avant d’organiser la seconde exposition. Le programme fut rehaussé par un cortège costumé à travers les rues du village et par des courses le lundi après-midi (après une course de vélos de 45 km le matin).
En 1901, pour préserver la caisse, on revint à plus de simplicité. On renonça à l’exposition des bovins, du menu bétail et des produits agricoles, au cortège et aux courses, pour ne garder que la présentation de plus de 500 chevaux.
Le 4e Marché-Concours, en 1904, coïncida avec l’inauguration de la halle-cantine, édifiée grâce à un crédit de 30’000 francs voté par la commune de Saignelégier. Les préparatifs de la fête s’en trouvèrent considérablement simplifiés.
Depuis, le Marché-Concours national de chevaux a régulièrement lieu chaque année, à l’exception de trois ans durant la Première Guerre mondiale. Saignelégier, bourgade de 2’200 habitants, accueille, le temps d’une fin de semaine pas comme les autres, 40′000 à 50′000 visiteurs.
Le Marché-Concours, une fête à vivre